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Témoignage : règles douloureuses et fibrome #BisousJaiMesRegles !

Règles douloureuses, fibromes, endométriose, mauvaise humeur… beaucoup de femmes vivent un calvaire !  

règles douloureuses fibromes témoignages
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Les règles, c’est encore un sujet tabou ?

Les mentalités changent mais très lentement. C’est pourtant un événement naturel ! Et n’oublions pas que sans ce processus naturel, nous ne serions pas sur terre. Il est temps d’arrêter les tabous sur ce sujet. Parlons librement de ce sang qui coule de notre foufoune chaque mois !

Dans cet article, je vais parler en toute transparence de mes règles, de mon cycle et de son évolution depuis la découverte des fibromes.  

Je lance le hashtag #BisousJaiMesRègles par solidarité avec toutes les femmes du monde ; toutes celles et ceux qui veulent en parler librement, sans tabou ; et pour toutes les personnes qui ne veulent plus se cacher lorsqu’elles ont leurs règles ou des règles douloureuses !   

Mon témoignage : avoir ses règles à 9 ans, sans savoir ce que c’est…

J’ai tellement de chose à dire, que je ne sais pas par quoi commencer.

J’ai eu mes règles assez tôt (vers l’âge de 9 ans – je ne sais plus trop).

Je n’ai jamais parlé des règles avec ma mère. Il y avait beaucoup de pudeur entre ma mère et moi.

Les règles ? C’est quelque chose que j’ai appris par le biais des « copines ». Entre celles qui avaient mon âge et qui étaient déjà réglées et celles qui étaient plus âgées que moi, j’ai entendu des tonnes de chose sur ce sujet. Tout ce que j’ai retenu c’est « du sang qui sort de ma foufoune et qu’à partir de là je peux tomber enceinte ».

C’était ça la définition des règles pour moi. Jusqu’au jour où elles sont arrivées…

règles douloureuses fibromes témoignages
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Comment j’ai su que j’avais mes règles ?

Je me réveille un matin, je ne me sentais pas très bien… J’avais des douleurs en bas du ventre. Ces douleurs ne ressemblaient pas à un mal de ventre habituel : pas envie d’aller faire caca, pas envie d’aller vomir, ni l’impression d’avoir une mauvaise digestion… C’était un mal qui ne se situait pas dans l’estomac mais bien en bas du ventre.

Je suis partie aux toilettes faire pipi comme chaque matin et là je vois du sang !

Du sang rouge sur ma culotte (oui oui, la couleur rouge à son importance ici car j’avais du mal à réaliser sur le moment) !

J’étais un peu stressée mais contente à la fois. Stressée de dire cela à ma mère… mais contente de passer dans la cour des grandes !

J’avais peur d’en parler à ma mère. Je ne voulais pas la décevoir. Je voulais lui montrer que j’étais une grande fille, responsable à tout épreuve.

J’ai imaginé dans ma tête sa réaction : « ohhhh Seigneur Marie Joseph ! Ma fille peut tomber enceinte woooo». Je pense que c’était la seule chose à laquelle elle pensait… sans même se demander si j’avais des règles douloureuses ou si je savais ce que c’est d’avoir ses règles !

Après avoir mis du papier toilette sur ma culotte, je vais voir ma mère. Sauf qu’elle était occupée avec un de mes frères. Ah j’oubliais de vous donner un détail important…  J’ai uniquement des frères… aucune sœur… donc tous les sujets de « fille », il fallait que je les aborde avec ma mère directement !

J’ai attendu que ma mère soit seule pour aller la voir sauf que pendant ce temps, je suis restée assise sur le canapé, avec comme protection du PQ… bah catastrophe, j’ai sali le canapé en cuir de ma mère avec du sang !

Vite, vite, il faut nettoyer avant que quelqu’un ne s’en aperçoive !

J’ai réussi à faire cela discrètement sans que personne ne s’en rende compte.

Bon je ne peux plus attendre là, il faut que je me dépêche d’aller dire ça à ma mère.

Me voilà devant elle : « Maman, j’ai mal au ventre et j’ai du sang qui coule » !

Ma mère : « Oh non déjà !!!!!! », « Il faudra faire attention maintenant » « tiens, tu peux prendre mes protections »

Voilà comment le sujet des règles a été abordé avec ma mère. Depuis on n’en a plus jamais parlé !

J’ai dû apprendre à gérer mes règles toute seule. Je n’osais même pas en parler avec ma meilleure amie. C’était un sujet tellement tabou que je gardais tout pour moi.

Jour 1 des règles : J’ai compris qu’il fallait changer de serviette presque toutes les 2 heures.

Jour 2 des règles : J’ai compris que les règles ne duraient pas qu’une seule journée. Bah oui, le lendemain je me suis réveillée avec une serviette trempée et débordante. J’ai dû prendre une douche au réveil et changer mes draps.

Jour 3 : Je constate que ce n’est pas fini mais que le flux est moins abondant. Je n’ai pas pensé a changé de serviette dans la journée… du coup, nouvelle catastrophe sur le canapé !

Jour 4 : Le flux diminue encore. Mais j’allais aux toilettes toutes les heures dans le doute.

Jour 5 : La couleur commence à changer. Là j’ai senti que ça commence à être la fin des règles.

Témoignage : « j’ai du sang partout sur ma chaise »

J’ai une anecdote à vous partager – on ne se moque pas surtout #BisousJaiMesRegles !

L’anecdote la plus humiliante de tout ma scolarité !

J’étais en CE2 à l’école. Mes règles avaient commencé la veille. Je pensais bien connaitre mes règles mais en fait pas du tout. Le flux de mes règles a évolué du jour au lendemain !

J’arrive à l’école et je sens que le flux de mes règles était beaucoup plus important que d’habitude.

Le bas de mon ventre tirait beaucoup plus et je ne me sentais pas en superbe forme. J’avais l’impression de faire une hémorragie tellement ça coulait.

Je m’en rappelle encore, comme si c’était hier : des écoulements avec des caillots de sang de la taille d’une prune (quand tu es vierge, une prune c’est gros quand même ! ).

J’espérais au fond de moi que ma serviette tiendrait jusqu’à l’heure du déjeuner pour que je puisse me changer à la maison. Parce que le midi, je rentrais manger chez moi – et à chaque fois que j’avais mes règles, je faisais gérais comme ça.

Au moment d’aller dans la cour de récréation, j’ai attendu que tous les camarades de classe sortent pour me lever de ma chaise. Quand je me lève… qu’est-ce que je vois ? Du sang partout ! Je me rassois immédiatement : j’ai honte, j’ai peur, je pleure ! Je n’imagine même pas l’état de mon pantalon !

La maitresse me regarde et me demande : « qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu pleures ? ». J’avais honte et peur. L’impression d’avoir fait une grosse bêtise et honte que cela soit dit à tout le monde !

J’essaye de lui expliquer… pas facile de parler quand on pleure en bégayant.

Elle m’apporte des serviettes. Je cours me changer dans les toilettes. Je me sens un peu mieux. Mais tout n’est pas solutionné – mon pantalon plein de sang, qu’est ce que je vais en faire ?

J’ai dû attacher autour de ma taille la veste que je portais, afin de cacher la tâche de sang sur mon pantalon.

Dans la cour de récréation, je me suis faite toute discrète, je suis restée dans un coin, j’avais froid, j’avais honte, j’avais peur de l’humiliation et des « insultes » qu’auraient pu dire mes camarades.  

C’était une matinée interminable ! Une journée que je n’oublierais jamais.

Depuis cet accident, je compte les jours pour savoir quand mes règles vont arriver et j’ai toujours des serviettes ou tampons dans mon sac.

règles douloureuses fibromes témoignages
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Comment tu as su que tu avais des fibromes ?

Avec le temps, la prise de pilule, la puberté, le corps qui change et les hormones qui travaillent, mes règles ont encore évoluées.

J’avais de forte douleur durant mon cycle : des crampes, des douleurs irradiantes en bas du dos etc.

On m’a diagnostiqué un utérus polyfibromateux (ou polymyomateux) avant même d’avoir mon premier enfant. Le médecin m’avait dit à l’époque « faites vos enfants et après on vous enlève votre utérus » !

Avant ma première grossesse, j’ai été opéré d’un fibrome qui pouvait m’empêcher de tomber enceinte.

Ensuite, les douleurs se sont amplifiées pendant ma première grossesse. J’avais des fibromes qui se nécrosaient (nécrose = une forme de dégât cellulaire qui mène à la mort prématurée et non programmée des cellules dans le tissu vivant.)

J’explique toute cette partie dans cet article.

Aujourd’hui, j’ai toujours autant de fibrome, je contrôle mes douleurs de règles qui varient selon les mois. Tant que c’est gérable je garde mon utérus… Si cela devient insupportable, faudra passer par l’opération.

Et aujourd’hui, comment tu vis tes règles avec 3 hommes à la maison ?

Avec mes enfants, il n’y a pas de pudeur. Je ne leur cache rien sauf cette partie-là : mes règles !

Ils sont trop petits pour comprendre.

Quand je vais aux toilettes, la porte est toujours ouverte. Les jours de règles la porte est fermée. Les enfants me demandent pourquoi je ferme la porte et je leur explique que parfois j’aime bien être tranquille tout simplement.

Cependant, il est arrivé 1 fois où il y avait du sang au fond de la cuvette des toilettes. J’avais pourtant bien tiré la chasse d’eau… Mais quand tu as des gros caillots de sang qui tombent, il faut plusieurs chasses d’eau pour tout faire partir. Et ce jour-là, je n’avais pas vérifié si tout était partie.  

Mon fils ainé est passé derrière moi et m’a dit « maman tu t’es fait mal ? » – je lui réponds « pourquoi tu me dis ça ? » – il me dit « parce qu’il y a du sang dans les toilettes ? ». J’essaye de le rassurer en lui disant que ce n’est rien, juste un pipi avec du sang mais qu’il n’y a rien de grave. Il n’a pas repondu.

Bref, depuis je passe mon temps à me cacher à chaque cycle pour éviter de rentrer dans des explications qu’ils ne font pas comprendre.

Je me cache aussi pour mon homme, qui n’a pas envie d’être confronter à ça.

Les règles ce n’est pas agréable alors, j’essaye d’être la plus discrète possible dans ces périodes.             

Mais si j’écris cet article c’est aussi parce que j’en ai marre de me cacher ! J’ai l’impression de ne pas être libre… d’avoir un handicap… ! Mes enfants sont trop petits certes, mais mon mec lui pourrait « partager » le cycle avec moi !

J’ai plus envie d’entendre « tu es chiante quand tu as tes règles » ou encore « tu as tes règles ou quoi » ? Bon heureusement que mon mec ne me dit pas ça… mais je vois dans son regard qu’une pensée similaire peut lui traverser l’esprit lorsque je ronchonne !

Bref, je lance le hashtag #BisousJaiMesRegles ! A chaque fois que vous aurez vos règles mettez ce hashtag dans vos posts ; à chaque fois que vous avez envie de parler de vos règles mettez ce hashtag. Stop au tabou sur les règles. Il est temps qu’on comprenne les femmes !

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