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Manger son placenta : une pratique en vogue chez les mamans

Le placenta constitue un organe essentiel au développement de bébé durant sa vie intra-utérine. Après la naissance, ce liquide est généralement détruit avec l’ensemble des restes opératoires. Toutefois, un rituel inhabituel autour du placenta est apparu depuis quelques années. Il s’agit de la placentophagie – le fait de consommer son propre placenta après l’accouchement. Voici quelques précisions sur cette pratique.

manger son placenta
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Pourquoi les femmes mangent-elles leurs placentas ?

Tendance aux États-Unis, en Angleterre, en Allemagne et outre-Atlantique, manger son placenta reste encore une pratique méconnue en France. Cet acte s’inspire toutefois de diverses pratiques ancestrales. Par exemple, le placenta était notamment consommé par les femmes au Moyen-Âge afin d’améliorer leur fertilité. À leur insu, les hommes pouvaient aussi régler leurs problèmes d’impuissance en ingérant les cendres du placenta calciné avec de l’eau. Aussi, symbolisant la fertilité maternelle chez les Inuits, cet organe devait être mangé par les femmes souhaitant encore enfanter.

Plusieurs raisons expliquent la popularité de cette pratique auprès des mamans de nos jours. Ces femmes évoquent notamment leur volonté de prévenir différentes maladies. Le placenta serait riche en fer et en vitamines B12. Toutefois, les vertus médicales de cet organe n’ont pas encore été prouvées scientifiquement. Le fait de manger son placenta permettrait également à une jeune maman d’éviter la dépression post-partum (période où elle retrouve son état initial d’avant grossesse).

Consommer son placenta peut aussi être vu comme un moyen pour la mère de compenser la séparation avec l’enfant créant un vide et le sentiment d’avoir été dépossédée de quelque chose. Cette pratique lui permet alors de se réapproprier son corps et de redevenir l’actrice de son accouchement.

Que dit la loi sur la consommation de placenta ?

Selon l’article 16-1-1 du Code civil français, le corps humain, ses produits et ses éléments ne peuvent pas faire l’objet d’un droit patrimonial. Le placenta d’une femme ne peut donc pas être considéré comme sa propriété. Cet organe change aussi de nature juridique après l’accouchement. Les textes légaux relatifs aux déchets d’activités de soins et ceux liés au recueil pour un usage scientifique ou thérapeutique doivent être appliqués. Les décrets R 1335-1 et suivants du Code de l’environnement obligent les établissements de santé à collecter et à incinérer les déchets d’activités de soins.

Ainsi, le placenta est détruit lorsqu’il n’est pas collecté pour des besoins scientifiques ou thérapeutiques. La femme qui a accouché doit cependant être informée de la finalité de l’usage de l’organe et ne pas s’y opposer. La récupération de son placenta est donc théoriquement interdite sur le territoire français. Toutefois, il peut arriver que les mères puissent récupérer leurs placentas. Elles peuvent ensuite les consommer.

Comment manger son placenta ?

Il existe aujourd’hui plusieurs façons de consommer son placenta. La démarche la plus courante est de le manger sous forme de granules homéopathiques ou de gélules (pour rappel : la loi sur la sécurité sanitaire de juin 1998 n’autorise plus la fabrication des médicaments homéopathiques d’origine humaine. Il n’est donc pas possible de fabriquer des médicaments homéopathiques à partir du placenta des jeunes mamans). Le placenta est déshydraté puis transformé en vitamines par des laboratoires scientifiques. Le mode de transformation varie toutefois d’une forme à une autre. Les pilules intègrent directement le placenta broyé, séché et réduit en poudre. Les granules, par contre, sont imprégnées dans une solution obtenue après la dilution de l’organe.

Le placenta peut aussi être traité d’une manière plus artisanale. Les jeunes mamans peuvent opter pour la confection d’une teinture mère. Il s’agit d’une technique consistant à macérer un morceau de placenta dans de l’alcool. Cela permet d’obtenir un concentré liquide contenant, sous une autre forme, les propriétés de l’organe. La teinture créée pourra alors être conservée et éventuellement soumise à une dilution homéopathique avant d’être consommée.

Manger son placenta étant devenu très populaire, de nouvelles méthodes de consommations apparaissent. Par exemple, aux USA, certaines mères ingèrent leur placenta cru en en mixant une partie dans un smoothie de fruits. D’autres femmes préfèrent manger cet organe cuit avec des piments, du citron et du gingembre.

Alors, ça vous tente ?

Bon appétit,

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